Deux mois après la déclaration de l’État d’alerte en Europe et après que le pire soit passé, on se demande maintenant comment va se redresser l’économie, en général, et comment la COVID-19 touche et touchera l’Afrique et les marchés africains?
Ce sont là beaucoup de questions et la plupart sans réponse précise, mais How2Go souhaite apporter sa pierre à l’édifice pour essayer de minimiser l’incertitude avec des informations actualisées grâce à notre présence permanente en Afrique Occidentale.
Le fait le plus évident aujourd’hui est que les chiffres contredisent la catastrophe que presque tous prévoyaient en Afrique dans les domaines sanitaire et économique liés à la pandémie.
Les gouvernements des pays africains ont réagi de façon rapide et catégorique face à la pandémie: jusqu’à 70 % d’entre eux ferma les frontières et déclara le confinement, surtout dans les grandes villes, avant même de registrer les premiers cas d’infection par COVID-19. Ainsi, par exemple, la Côte d’Ivoire boucla ses frontières au trafic de passagers le 22 mars ( pas le trafic de marchandises: l’activité commerciale continue). Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, fut officiellement isolée du reste du pays le 30 mars.
Depuis le 23 mars en Côte d’Ivoire et dans la majorité des pays africains, les bars, restaurants, espaces de loisirs et, parfois aussi les marchés, ont été fermés. Les réunions et évènements tels que salons professionnels, forums et congrès ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre. Malgré tout, il est vrai qu’ à Abidjan, où les mesures de confinement sont un peu moins strictes qu’à Dakar, par exemple, il y a encore des embouteillages quotidiens et une grande affluence dans les transports en commun et dans les marchés, bien que beaucoup moins qu’avant. La distance sociale n’est pas toujours respectée, principalement parce que cela est parfois impossible, et le confinement total se produit uniquement pendant les couvre-feux de chaque pays. Malgré tout, le virus n’est pas en train de faire de ravages et la situation n’est pas inquiétante.
Un rapport de l’OMS estime à 190 000 les décès en Afrique pour l’année 2020, un chiffre très inférieur à celui envisagé dans un premier temps par la Commission Économique pour l’Afrique (CEA), qui prévoyait 300 000 décès dûs à un système sanitaire précaire, avec neuf lits en soins intensifs pour chaque million d’habitants.
La bonne nouvelle c’est que les chiffres ne confirment pas ces prévisions pessimistes et que la pandémie ne s’est pas propagée de manière exponentielle comme elle l’a fait dans la plupart du monde. Au 12 mai, le nombre de personnes infectées en Afrique s’élevait à 55 000 et le nombre de décès à 2 400. Malgré cela, l’OMS appelle à la prudence car il reste encore un long chemin à faire.
Dans le cas de la Côte d’Ivoire, au 12 mai et sur un total de 14 618 tests effectués, on comptait 1.587 infections confirmées -dont le 98% concentré à Abidjan- 21 décès et 1.016 cas actifs.
La jeunesse de la population en Afrique, avec un âge moyen de 18 ans, serait la raison principale de la faible incidence de la maladie à COVID-19, ou que celle-ci présente peu de symptômes ou soit asymptomatique.
En outre, les faibles taux de tabagisme et de surpoids, ainsi que le fait que la majorité de l’activité sociale se déroule dans la rue et non pas dans des endroits fermés, semblent aider à contenir la pandémie.
Mis à part la jeunesse de la population, il ne fait aucun doute que l’expérience préalable des Gouvernements et du peuple africain face à des crises sanitaires antérieures a permis que les mesures de prévention soient appliquées très rapidement. L’un des meilleurs exemples est l’utilisation habituelle de gels hydroalcooliques depuis la dernière crise d’Ebola : le temps que nous nous habituions en Europe à nous laver les mains constamment et à l’usage permanent des gels désinfectants, dans les villes en Afrique la première alerte fut suffisante pour que la population achète du gel pour le porter toujours sur soi . Avant même d’avoir confirmé les premiers cas de COVID-19, le personnel des aéroports africains prenait déjà la température aux passagers et fournissait du gel désinfectant à tous les arrivants avant de poser un pied dans le terminal.
Enfin, et malgré le manque d’évidence scientifique, il semblerait que les températures plus chaudes ralentissent la diffusion du virus.
La Banque Mondiale envisage un paquet de soutien financier de 265 millions de dollars pour le secteur public en Afrique subsaharienne, ce qui donnera une bonne dose de confiance dans l’économie de ces pays et permettra de subvenir à leurs besoins structurels, devenant ainsi un levier stratégique pour leur croissance et leur développement.
Certes, la pandémie aura des conséquences négatives pour l’économie mondiale et le FMI envisage une chute du PIB global de 3 % en 2020.
Cependant, certains pays souffriront moins que d’autres et parmi les premiers quelques-uns en Afrique, comme le Sénégal, avec un 3% de croissance cette année, et la Côte d’Ivoire, une des dix économies à plus forte croissance du monde ces huit dernières années comme déjà vu dans l’article « Les BTP en Côte d’Ivoire : 6 raisons pour exporter vers le marché ivoirien ».
En effet, le FMI prévoit une croissance de 2,7% en Côte d’Ivoire cette année (au lieu de 7,5% comme prévu avant la pandémie) et la plus forte croissance en Afrique en 2021 avec un 8,7%.
D’autres pays en Afrique Occidentale, comme le Nigéria ou le Ghana dont les économies dépendent fortement des prix des hydrocarbures, souffriront davantage . Et, bien sûr, tous devront faire face aux conséquences de la crise économique de leurs alliés commerciaux dans le reste du monde… Au moins la Côte d’Ivoire et le Sénégal, entre autres, continueront leur croissance et resteront un bon marché de destination pour les exportations des entreprises internationales.
Une autre raison pour garder espoir est l’industrialisation progressive de l’Afrique. L’industrialisation est l’un des objectifs stratégiques de la plupart des gouvernements africains qui visent à transformer leurs matières premières et à produire localement pour diversifier leurs économies et apporter croissance, emploi et développement. Bien que l’industrialisation soit lente et parfois trop dépendante des investissements étrangers, la pandémie à COVID-19 est en train de renforcer ce besoin et est même en train d’accélérer la tendance dans certains cas: la Côte d’Ivoire, par exemple, compte déjà 13 entreprises locales certifiées pour produire localement des masques anti-COVID-19, avec une capacité de production de 500 000 unités par jour et de 15 millions par mois, selon le ministre du commerce et de l’industrie.
How2Go continue de travailler en Afrique de l’Ouest en ligne et depuis son bureau local en Côte d’Ivoire et, malgré les retards et difficultés supplémentaires liés à la pandémie, à l’heure actuelle les conteneurs continuent de voyager de l’Europe vers la Côte d’Ivoire.
Pour faire des affaires en Afrique,il faut construire une relation de confiance, avoir beaucoup de patience et de persévérance et assurer une présence locale ou du moins un suivi continu depuis le pays d’origine. Oui, il faudra toujours s’y rendre et serrer la main de nos partenaires. En attendant que les frontières soient à nouveau ouvertes nous devons continuer de cultiver ces relations et générer cette confiance, au moins par téléphone et/ou WhatsApp, par exemple.
How2Go se tient toujours à votre disposition pour vous aider à exporter en Côte d’Ivoire, avec ou sans pandémie.
Pour en savoir plus, contactez-nous !